Qu’est-ce qu’être citoyen ?

Un citoyen se définit comme membre d’une société politique et d’un État national, et non pas seulement d’une ethnie, d’une communauté, d’un village,  d’une confession religieuse. Il se définit, par exemple, d'abord comme Ivoirien,  membre à part entière de la société politique et sujet de droit de l’Etat national ivoirien et non pas seulement comme Baoulé, Bété, Dida, Sénoufo, Malinké Gouro, Wè , Krou, Agni, Ebrié , N’zèma, Abron et j’en passe.

Un citoyen se définit comme  être autonome et indépendant, responsable de soi, sujet de droits inaliénables face aux systèmes de pouvoirs communautaire, politique et économique. La citoyenneté est, au dessus de l’ethnie et de la communauté qui dissolvent la personne dans le groupe,  une appartenance qui se définit par l’affirmation de soi, par des droits et par le souci du bien public. Etre citoyen, c’est répondre de soi et d’autrui dans la cité et être soucieux du bien public.

L’idée de citoyenneté, comme Alain Touraine le dit si bien, proclame « la responsabilité politique de chacun et défend donc l’organisation volontaire de la vie sociale contre les logiques non politiques » de la communauté et de l’État tutélaire et des systèmes de pouvoirs économiques.  

La conscience d’appartenance citoyenne est une condition de la démocratie. La souveraineté  du peuple est effective quand les électeurs se considèrent comme des citoyens. Elle est ineffective « quand les gouvernés, ne s’intéressent pas au gouvernement, ne se sentent pas appartenir à une société politique, mais seulement à une famille, un village, une catégorie professionnelle, une ethnie, une confession religieuse » écrit Alain Touraine.

Il importe de développer la conscience de la citoyenneté en Côte d’Ivoire. Il faut renforcer l’appartenance citoyenne des Ivoiriens par la synergie des travaux de la démocratie et de la modernisation.

La conscience d’appartenance citoyenne doit être consolidée en séparant la communauté ethnique de la société civile et du système politique. Elle est le socle de la démocratie. Elle permet de subordonner le pouvoir politique aux demandes et aux droits individuels et collectifs  des catégories de la société. Elle garantit les personnes et les collectivités contre les prétentions de pouvoir absolu  des autocrates, des despotes et des dictateurs. La conscience d’appartenance citoyenne des Ivoiriens n’est-elle pas la cible principale sur laquelle se concentrent les attaques  des ethno-nationalistes et des populistes ivoiriens ?

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