Le progressisme africain selon le prisme déformant des gauchistes communautaires français tels François Mattei.

Pour les courants extrémistes de la gauche française et pour leurs intellectuels organiques à l’image de François Mattei, de Michel Galy, et de certaines tendances de la gauche-caviar française à l’image de Guy Labertit, l’ethno-nationaliste africain qui en appelle aux identités primordiales, et qui combat pour la restauration des modèles politiques du passé, est un authentique homme de gauche et un progressiste.

En Afrique, le nationalisme identitaire est une force de progrès d’après leur conception communautaire du socialisme. En France, ils considèrent  que le nationalisme est  une force de réaction, une antithèse radicale du patriotisme. Mais, en Afrique, ils jugent que  le nationalisme est identique au patriotisme parce que les communautés culturelles précoloniales sont des nations.

Conformément à leur prisme idéologique, l’Etat précolonial africain de forme communautaire incarne politiquement ces nations. Le nationalisme en tant que loyauté des membres de la cité aux coutumes qui en régissent le fonctionnement est donc équivalent au patriotisme. Le citoyen est un être abstrait séparé de l’homme réel. La démocratie républicaine pluraliste est une mutilation de l’homme noir, une superstructure de la domination capitaliste.   La citoyenneté républicaine serait une ruse colonialiste  détruisant les mémoires culturelles des peuples africains. A la citoyenneté, il faut donc opposer la nationalité comme identité politique et comme force de contestation et de libération. A l’Etat démocratique il faut substituer un Etat communautaire qui permette à l’Africain de retrouver son être réel enraciné dans le terroir des villages et des identités ethniques.

En Europe occidentale et en France, l’extrême gauche française juge que le gauchiste patriote est le républicain qui milite pour l’Egalité et la citoyenneté, pour la défense des catégories les plus fragiles de la société, contre les hiérarchies et les privilèges de l’ancien régime. En Afrique, par contre, l’extrême gauche française considère que le nationaliste qui se revendique des coutumes, et des hiérarchies du monde précolonial contre le nouvel ordre politique établi par la colonisation  est un homme de gauche. Le progressisme africain doit être conçu comme réaction et régression vers les formes politiques et économiques du passé, comme rejet des formes politiques et économique de la modernité identifiée au capitalisme colonisateur et à ses masques.

Les royautés et les aristocraties guerrières, les empires précoloniaux doivent être réactivés au détriment de la démocratie et de la république. Ces dernières ne seraient rien d’autre que les superstructures politiques des formes économiques de la domination et de la tutelle coloniale. Le projet politique ultime qui donnera corps à l’émancipation africaine consisterait à redessiner les frontières des territoires du continent pour les conformer aux lignes de fractures communautaires.

Au final, en raison de son prisme idéologique, l’extrême gauche française considère que le nationalisme est en Afrique une politique de gauche et un patriotisme. Ses courants légitiment le populisme identitaire et soutiennent le passéisme en Afrique. Ils cautionnent aussi les séparatismes en incitant à redessiner les frontières pour constituer des ensembles nationaux culturellement homogènes, ensemble qui furent morcelés et divisés par les frontières coloniales. (A suivre)

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