La problématique investissement/redistribution: quelles sont les solutions respectives des formations concurrentes du RHDP en Côte d’Ivoire?

En matière d’investissement et de redistribution, quelles sont les solutions structurées et cohérentes, même sommaires, qu'offrent le FPI, le PDCI dissident et le RACI à ces deux problèmes incontournables de toute politique de gouvernement à visée intégratrice et inclusive? Relativement à cette double problématique centrale, quelle alternative ces formations concurrentes du RHDP proposent-elles, en vue de répondre aux demandes et aux besoins sociaux des diverses catégories du peuple Ivoirien ?

Dans une démocratie pluraliste, la fonction ultime des partis politiques et de l’exercice du pouvoir consiste à formuler, en programme de gouvernement, des réponses structurées et cohérentes à la question de l’investissement et de la redistribution pour répondre aux demandes sociales des peuples. C’est la raison d’être ultime de l’affrontement politique inter-partisan et de la lutte pour le pouvoir dans une démocratie pluraliste.

Jusqu’à preuve du contraire, au gué de la guerre de succession qui se concentre désormais sur la stratégie des plates-formes de propulsion  sur le pouvoir, les Ivoiriens n’ont, du côté des formations concurrentes du RHDP, aucune visibilité et aucune lisibilité concernant la problématique politique et économique capitale d’investissement et de redistribution. De cette clarification programmatique partisane dépend pourtant la liberté du choix politique dans une démocratie.

Le comportement de ces formations tend alors à accréditer, à leur encontre,  les accusations les plus caricaturales et les plus déprimantes campant  les acteurs politiques africains en prédateurs égocentriques obsédés par le  pouvoir et ses privilèges, en nouveaux négriers et colons  locaux indifférents aux droits et aux besoins sociaux les plus élémentaires de leurs peuples.

Nous voyons le FPI de Laurent Gbagbo faire de la libération de son chef, par ailleurs accusé de crimes contre l’humanité par la CPI, la raison d’être ultime de sa lutte pour la conquête du pouvoir d’Etat. Nous le voyons revendiquer, dans la posture de dépositaire absolu en qualité de premier parti d’opposition, la paternité du pouvoir d’Etat ivoirien.

Nous voyons le PDCI d’Henri Konan Bédié revendiquer le pouvoir d’Etat en qualité d’héritier lignager d’un patrimoine familial transitoirement cédé, en raison des aléas de l’histoire, à un non-ayant droit, selon la vision communautariste de cette mouvance.

Nous voyons le RACI de Soro Kigbafori Guillaume revendiquer le pouvoir d’Etat qui reviendrait selon un droit de tribut au leader de sa génération. Selon la vision tributaire  tout aussi patrimoniale et autocratique de cette mouvance, ce leader estudiantin aurait été l’acteur militaire et l’auteur politique de l’accession au pouvoir du Président de la République au pouvoir en décembre 2010.

Les thuriféraires et les chefs de ces formations devraient alors démontrer argumentativement aux Ivoiriens en quoi ces revendications idolâtres du pouvoir d’Etat représenté comme une fin en soi, s’accorderaient à la fois aux procédures et aux représentations du pouvoir d’Etat et de sa fonction dans une démocratie pluraliste. Ils devraient démontrer au peuple ivoirien en quoi cette revendication idolâtre du pouvoir répond à la problématique d’investissement et de redistribution sur laquelle repose toute gouvernance émancipatrice dans une démocratie pluraliste.

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