Le dirigeant démocratique est transgénérationnel et non pas générationnel.

Le dirigeant démocratique est transgénérationnel parce que le peuple démocratique dont il est le représentant et le mandataire, est transgénérationnel. Le peuple démocratique est transgénérationnel parce qu’il est constitué de toutes les composantes de la nation : les morts, les vivants et les citoyens à venir non encore nés. Le peuple ivoirien en son unité démocratique, la Nation ivoirienne, ce sont les morts, les vivants et les Ivoiriens à venir non encore nés.

On peut en démocratie concevoir un leader transgénérationnel qui représente la Nation et parle au nom des citoyens morts, des vivants et des citoyens à venir qui ne sont pas encore nés. Le néologisme de leader générationnel serait pour cela conceptuellement contradictoire. Il désignerait un non-être.

Le peuple démocratique en son unité indivisible et éternelle est la Nation. Il est donc impossible de concevoir en démocratie un leader générationnel. Ce néologisme désigne un type excluant de représentation qui divise la nation car la nation, que  l’élu représente en démocratie, n’est pas une génération, encore moins sa fraction.

La démocratie en perfectionnement exige une conception écologique de la législation. Il faut légiférer en prenant en compte autant les intérêts des vivants que ceux des morts, et ceux des citoyens à venir qui ne sont encore nés.

Occuper substantiellement le perchoir de l’Assemblée nationale, c’est être à même de légiférer pour la Nation en son unité et en son éternité, c’est faire des lois préservant au-delà des intérêts des vivants, les intérêts des morts, et des citoyens non-encore nés rassemblés dans l’unité éternelle de la nation.

Le président d’une Assemblée nationale dans une démocratie ne peut donc pas être un représentant  générationnel, un leader générationnel. On ne peut pas concevoir, en démocratie, un dirigeant qui ne représenterait et qui ne parlerait qu’au nom de sa génération.

Les partis politiques qui, en démocratie, formulent les besoins des diverses catégories de la société, défendent leurs intérêts particuliers, participent à la compétition démocratique qui permet de dégager une majorité de gouvernement. Ils parlent aussi, pour cela, au nom de la Nation en son unité et en son indivisibilité.

Il n’y a donc pas en démocratie de parti générationnel et de leader générationnel.

Le leader générationnel incarne l’exclusion de franges entières du peuple, les mineurs et les séniors, les morts et les citoyens à venir qui ne sont pas encore nés.

 Le leader générationnel incarne l’anti-démocratie. Il y a donc imposture et démagogie quand, revendiquant le statut de « leader générationnel », un acteur politique prétend pourtant être en surfusion avec le peuple démocratique. La tentative de ce « leader générationnel » de court-circuiter les partis pour aller à la rencontre du peuple, tout en les appelant à le rejoindre dans son aventure, est un appel au ralliement afin de mettre à mort la démocratie pluraliste et transgénérationnelle.

Les commentaires sont fermés