Nos urgences politiques et notre cahier de charge en Côte d’Ivoire et en Afrique à l’ère de la mondialisation.

L’impératif de renforcer en Côte d’Ivoire le processus de construction de l’État national ivoirien par la modernisation économique et sociale, de rejeter le nationalisme communautaire et le populisme, forces de division et de désintégration nationale, de régression économique et politique, doit être envisagé sous la  problématique continentale ci-dessous énoncée.

Construire et renforcer la démocratie dans nos Etats africains

Construire, préserver et renforcer la démocratie en nos Etats africains pour transformer l’économie de marché en développement endogène afin de jouer gagnant dans la mondialisation des échanges.

Transformer nos États en Etat-nations

Bâtir à marche forcée en nos pays des État-nations républicains et démocratiques par la modernisation afin d’échapper à la désintégration nationale qui procède nécessairement des nationalismes ethniques et des populismes. Un Etat-nation est un territoire où vit une diversité de peuples partageant une histoire commune et unis de ce fait par un sentiment d’appartenance. La Nation est l'unité politique constituée par l'intégration de cette diversité de peuples. L’État national représente politiquement cet ensemble unifié qu’il construit et dont il défend les intérêts souverains face aux Etat-nations étrangers.

Transformer donc nos États locaux en État-nations afin de pouvoir sauvegarder nos intérêts nationaux souverains dans les échanges avec les État-nations étrangers et les forces financières du marché international.

Bâtir des ensembles politiques et économiques transnationaux régionaux.

Moderniser nos économies nationales, réaliser l’intégration nationale de nos sociétés et construire des ensembles politiques et économiques transnationaux africains afin d’échanger à égalité des forces avec les ensembles transnationaux étrangers dans la concurrence mondiale.

Rejeter en nos Etats le nationalisme communautaire et le populisme pour parvenir à bâtir des ensembles politiques et économiques nationaux et transnationaux intégrés.

Le nationalisme communautaire et le populisme sont antithétiques à l’intégration nationale et supranationale des États africains. Forces de désintégration, d’atomisation et de destruction des corps politiques, ils sont un obstacle rédhibitoire à la réalisation du projet cosmopolitique du panafricanisme. Il est nécessaire de les rejeter pour construire ce projet d’intégration continental à l’ère de la mondialisation.

L'intégration africaine et le panafricanisme ne se construisent pas au moyen du nationalisme communautaire et du national-populisme. Ils se construisent  au moyen de la modernisation de nos sociétés et de leur démocratisation.

La modernisation, comme le souligne Roger Bastide, transforme une communauté en société ouverte «  c'est-à-dire dans laquelle aucun obstacle, de caractère ethnique, religieux, sexuel, ne s’oppose à la mobilité géographique, professionnelle et sociale des individus, où les statuts sont acquis par la capacité, non donnée par la naissance». La démocratisation quant à elle, montre Alain Touraine, « transforme une communauté en société réglée par des lois et l’Etat en représentant de la société en même temps qu’en pouvoir limité par des droits fondamentaux. »

 

Les commentaires sont fermés