La gouvernance programmatique du RHDP en Côte d’Ivoire est-elle un modèle de gouvernance libérale en Afrique ?

La problématique africaine pour les forces politiques progressistes de droite ou de gauche,  ayant choisi de construire l’avenir, est de réussir à gouverner, en libéral ou en socialiste, en opérant toutefois des synthèses qui préservent des tentations extrémistes. L’enjeu du libéralisme et du socialisme en Afrique est de promouvoir l’investissement, la reconstruction des équipements publics et des infrastructures, sans négliger la redistribution et la solidarité, pour construire l’intégration nationale et l’inclusion sociale.

En Côte d’Ivoire justement, la gouvernance programmatique du RHDP, qui suit le cap du libéralisme politique et économique en s’efforçant de se tenir au plus près des principes de cette obédience, innove. Depuis 2011, est mis en œuvre un programme de libéralisme social qui s’inspire de l’houphouëtisme.

Il s’agit de libérer les génies créateurs et les talents locaux par la concurrence, afin de développer les forces de production. Il s’agit concilier l’impératif d’investissement et l’impératif de redistribution, pour répondre aux demandes des acteurs économiques et aux demandes des acteurs sociaux. Il s’agit de réaliser les infrastructures et les équipements publics qui permettent d’améliorer les conditions de vie des populations et de réaliser l’intégration nationale de la société. Il s’agit  de construire la citoyenneté qui instaure un sentiment d’appartenance commune au sein de la diversité sociale, une solidarité et une réciprocité de responsabilité entre le gouvernement et la société. Il s’agit de bâtir, en Côte d’Ivoire, un Etat-nation démocratique comme maillon actif du projet d’unité supranationale panafricaine.  

Des actions économiques politiques et sociales concrètes de gouvernance prouvent que le RHDP dirige la Côte d’Ivoire selon la vision libérale d’inspiration houphouëtiste. L’on pourrait citer en exemple  la politique des grands travaux d’investissement et d’équipements publics, les réformes constitutionnelles et parlementaires, la pratique du dialogue social et du compromis qui permet de régler politiquement les conflits sociaux, de répondre institutionnellement aux demandes sociales de redistribution.

Comparativement, comme je l’ai maintes fois souligné, le FPI avait, dès son accès au gouvernement, trahi les principes du socialisme républicain et de la social-démocratie, au profit du nationalisme différentialiste et du populisme oligarchique. Les mouvements sociaux de revendication des droits furent régulièrement réprimés dans des bains de sang. La société fut clivée et désintégrée. L’égalité des citoyens, la couverture sociale des plus pauvres, le maintien et l’accroissement du revenu des travailleurs, ces marqueurs d’une politique social-démocrate, ne constituèrent  pas le programme de la politique du FPI et de ses satellites.

La gouvernance programmatique d’obédience libérale RHDP tranche avec cette dérive erratique. Elle en constitue l’exact contraire. C’est en cela qu’elle est un modèle de constance programmatique à imiter en Afrique.

En Côte d’Ivoire n’est pas mise en œuvre une politique exclusivement économique. L’économie de marché est médiatisée par la démocratie et par les interventions sociales de l'autorité politique. Comme je l’ai souligné dans la 1ère partie de cette contribution, la pleine réussite de ce programme est néanmoins soumise à l’impératif de travailler à la séparation des systèmes et des sous-systèmes, afin de construire un système d’intégration politique efficient. Cette séparation accroîtra l’efficience de lutte l’autorité politique contre la pauvreté et l’inégalité.

Contrairement à la propagande désinformatrice des relais médiatiques des prétendants au pouvoir dans l’opposition et les diverses dissidences, la Côte d’Ivoire n’est  pas devenue, depuis 2011, un enfer de pauvreté et de déréliction à ciel ouvert, dirigé par un Etat meurtrier comme elle le fut de 2000 à 2010.

Les commentaires sont fermés