La démocratie Ivoirienne confrontée à une potentielle plate-forme désintégrante des ethno-nationalistes et des populistes.

En politique, les alliances entre les nationalistes opportunistes, entre les autocrates, les identitaires et les populistes, tous assoiffés de pouvoir et de domination, dégénèrent toujours en affrontements meurtriers et en guerre civile. Minoritaires du fait de la configuration sociologique de la Côte d’Ivoire,  ethno-nationalistes et populistes tentent de construire, sur des tempos conflictuels, des plate-formes anti-politiques.

Certains estiment être des hommes providentiels et des leaders générationnels dont le temps d’adoubement serait venu. D’autres veulent reconquérir un trônent, un héritage coutumier qui leur aurait été  légué par un ancêtre et dont ils auraient été injustement spoliés. Tenant le discours ethno-nationaliste de l'autochtonie ,certains estiment néanmoins, être les géniteurs  de la démocratie ivoirienne auxquels reviendrait, de droit, le pouvoir d’Etat  dont ils auraient été désappropriés par un complot international. Tous veulent le pouvoir suprême.

N’étant nullement partageur, chacun estime être le dépositaire légitime du pouvoir d’Etat ivoirien. Chacun compte, en une décennie au moins, son temps de gestion du pouvoir et pense que la Présidentielle 2020 est une date où le pouvoir suprême doit impérativement lui échoir. Cette idolâtrie du pouvoir est leur unique programme.

Chacun d’entre eux craint en effet d’en être écarté pour des décennies au cas où ce pouvoir lui échapperait en 2020. Unis dans la passion égocentrique du pouvoir,  la plate-forme instrumentale qu'ils projettent, est pour chacun une échelle qui permettrait d'éliminer ses concurrents. Engagés dans un détournement de toutes les médiations qui permettent de servir la généralité, ils ont décidés d'instrumentaliser la mémoire des peuples pour servir  propres ambitions personnelles et leurs intérêts particuliers.

Ils se déguisent en vêtements traditionnels afin de s’identifier aux communautés et aux chefferies dont ils escomptent utiliser les votes comme ressource personnelle et comme instrument d’appropriation du pouvoir. Ils battent, à cet effet, les campagnes ivoiriennes en chevauchant les montures de l'ethno-nationalisme et du populisme. La vertu majeur de ces chevaux de bataille est d’exciter les forces pulsionnelles des foules, d’étouffer l’esprit critique, de mobiliser la populace  avec  des idées simplistes.  

L'autocratie et l'idolâtrie du pouvoir font peu de cas de l’intérêt général et du bien commun. Ils déstabilisent politiquement et font regresser économiquement les pays.Ils génèrent nécessairement  la guerre civile.

L’histoire l’a souvent amplement démontré. Le sang a toujours coulé partout où, polarisés sur la conquête et la confiscation du pouvoir, les élites dirigeantes d’un pays ont instrumentalisés politiquement l’ethnicité, tenté de se définir en représentants communautaires, cherché à exclure de supposés étrangers envahisseurs, à contrôler la société en tentant de l’homogénéiser ethniquement. Au sein de l’échiquier politique ivoirien, cette vision du monde apocalyptique est matérialisée par des discours et des actes antidémocratiques.

Cette conception désintégrante de la société et cette volonté d’appropriation privée du pouvoir devraient pouvoir être électoralement annihiléesL’unification inconditionnelle des forces démocratiques et républicaines ivoiriennes devrait permettre d'y pourvoir. La conviction démocratique et républicaine de ces forces en est la condition subjective ultime. Le RHDP devrait pouvoir être un rassemblement de conviction des parties prenantes dans les valeurs et principes de l'houphouëtisme.

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