Le FPI veut maintenir la constitution antirépublicaine et anti-démocratique du 1er Août 2000.

thumb_1724Contre le nouveau projet de Constitution qui rétablit formellement la République et la protection des droits et des libertés, les pontes, activistes et seconds couteaux du FPI sont, après de longs mois de torpeur depuis la fin de la présidentielle 2015, remontés au créneau pour tenter de sauvegarder leur constitution du 1er Août 2000, celle-là même qui avait violé et violenté la République et la démocratie durant 10ans. Conformément à leurs habitudes, ils donc sont sortis du bois pour appeler à l’obstructionnisme et au boycott du référendum afin de saborder le nouveau projet de constitution. Ce sabordage permettrait de pérenniser le bastion constitutionnel sur lequel le FPI identitaire s’appuie pour contester jusqu’à ce jour, la légitimité du chef actuel de l’Etat ivoirien malgré le verdict des élections présidentielles.

Fidèle à sa conception identitaire du corps politique, le FPI réclame donc le maintien, tel quel, de sa Constitution du 1er août 2000. « le FPI soutient que la Constitution du 1er août 2000 qui fonde la 2èmeRépublique est une loi fondamentale progressiste, moderne, avant-gardiste parce que porteuse de valeurs de liberté et de démocratie, en ce sens qu’elle abolit la peine de mort, garantit les droits humains, institue la séparation des pouvoirs, instaure l’école obligatoire, interdit le tribalisme et toutes les formes de discrimination, interdit l’exil forcé, organise la décentralisation et pose la limitation des mandats présidentiels. »(cf. Déclaration liminaire du 1er Secrétaire Général-adjoint du FPI, Monsieur Koné Boubakar. 04-10-2016). Telle est la déclaration pince-sans-rire du secrétaire général Adjoint du FPI qui ferme les yeux sur ce que fut la gouvernance réelle du parti sur ces différents chapitres entre 2000 et 2010 en Côte d’Ivoire.

Il est vital, en ces heures graves du débat pré-référendum ivoirien, d’ouvrir en Côte d’Ivoire toutes les vannes de l’esprit critique citoyen pour débusquer les impostures d’où qu’elles viennent. Les contestations du FPI, tendance Sangaré, et de sa clientèle partisane sont  le contraire radical des préventions du simple citoyen qui interrogerait de manière critique le nouveau projet de constitution pour en déceler les failles. Elles obéissent à un agenda caché.

Le rejet du nouveau projet de constitution par le FPI n’est pas, en réalité, motivé par un souci républicain relatif  à l’exigence d’une assemblée constituante. Il n’est pas, non plus, motivé par le souci d’expurger le nouveau projet constitutionnel de ses déficiences et inaccomplissements supposés.

 L’objectif politique ultime du FPI identitaire est de récuser le nouveau  projet de constitution  pour maintenir la constitution du 1er août  2000, dont l’article 35 délégitimerait le président actuel de la République. Tel est l’enjeu véritable de son combat. Ses mots et ses expressions trahissent cette intention. Désignant le nouveau projet de constitution comme « constitution Ouattara », le FPI en fait le fruit d’un hubris personnel et d’une volonté arbitraire de conservation du pouvoir. Dans son esprit où le suffrage universel compte pour très peu, le Président de la République s’auto-légitime en prenant l’initiative d’une constitution qui supprime l’article 35 et restaure le principe citoyen de la nationalité dans les conditions d’éligibilité à la magistrature suprême. Telle est la raison profonde de la bataille du FPI contre le nouveau projet de Constitution.

 Motivé par le souci identitaire, le rejet par le FPI du nouveau projet ivoirien de constitution est une bataille contre la République et contre la démocratie, contre la citoyenneté, contre l’égalité, et contre la liberté. L’invocation de la faute procédurale commise dans l’élaboration du projet de Constitution n’est qu’un prétexte. Le FPI identitaire et sa clientèle partisane pensent que la convocation d’une assemblée constituante leur aurait permis de rééditer le sombre exploit de 2000, le viol de la République et l’abrogation de la citoyenneté qui furent obtenus par le viol des consciences par la propagande et le populisme !

Convoquant les noms des « illustres constitutionnalistes » ivoiriens, en réalité ceux des intellectuels organiques du parti  qui  furent les têtes pensantes et les architectes de la Constitution liberticide et antirépublicaine d’Août  2000, le FPI, tendance Sangaré, dénonce le nouveau projet de constitution en célébrant les vertus de la sienne dans l’intention d’imposer son maintien. Cette constitution du 1er Août  aurait-elle instituée une IIème République fondée sur la citoyenneté  et une démocratie fondée sur la limitation du pouvoir par les droits de l’homme ?

Dans le passage dithyrambique cité plus haut, où le ridicule le dispute au tragique au regard de la gouvernance concrète du FPI entre 2000 et 2010 en comptant la période de la crise-post-électorale, est confirmée cette stupéfiante subversion des mots de « démocratie » de « république », de « liberté », de « droits de l’homme » de « séparation des pouvoirs » de « limitation du pouvoir » que nous pensons être la racine profonde du mal politique africain. Située dans l’ensemble du texte de la déclaration du secrétaire général adjoint du parti, cette célébration témoigne à merveille d’une certaine faillite intellectuelle et d’un mépris des populations africaines par une certaine « élite » locale.

La constitution du 1er août 2000 avait-elle fondé  une « IIème République » en Côte d’Ivoire? Etait-elle « avant-gardiste », « porteuse de valeurs de liberté et de démocratie » ? Avait-elle « aboli la peine de mort » et garanti « les droits humains » en Côte d’Ivoire ? Avait-elle institué une « séparation des pouvoirs », instauré « l’école obligatoire », interdit « l’exil forcé », « le tribalisme et toutes les formes de discrimination », organisé « la décentralisation » du pouvoir et posé « la limitation des mandats présidentiels » ?

A moins de supposer que les auteurs de cette constitution avaient allégrement piétiné leur propre constitution et en avait violé la lettre et l’esprit, la gouvernance historique réelle, dite constitutionnelle, du FPI laisse plutôt entrevoir que la Loi fondamentale qu’avaient concoctée ses intellectuels organiques, le 1er août 2000 était antirépublicaine et liberticide. Tenons-nous en à la signification réelle des mots utilisés par le Secrétaire général adjoint du FPI et livrons nous à un petit commentaire de texte pour évaluer la prétention du FPI à avoir institué en Côte d’Ivoire une IIème République et une démocratie fondée sur la limitation constitutionnelle du pouvoir et garante du respect des droits de l’homme.

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