Archives pour: novembre 2018

Zouan-Hounien : les conséquences meurtrières concrètes d’une instrumentalisation politique de l’ethnicité en Côte d’Ivoire.

Partout où l’on instrumentalise politiquement les identités ethniques dans la lutte pour le pouvoir au sein des États multiethniques, le sang finit toujours par couler à flot. L’histoire n’arrête pas de confirmer cette loi comme viennent de le démontrer, de manière prémonitoire, à une échelle réduite, les brutalités et les mutilations intercommunautaires de Zouan-Hounien.

Entre les affrontements inter-communautaires de Zouan-Hounien et le discours ethnonationaliste débridé tenu par  certains acteurs politiques ivoiriens durant ces derniers mois, je vois un rapport de cause à effet. Les violences, les brutalités,  les mutilations et les meurtres commis dans cette localité sont les conséquences concrètes de la remanence de ce discours mortifère mobilisé au niveau politique.

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Un chef de parlement peut-il être candidat à une élection présidentielle dans une démocratie pluraliste ?

Nous devons  fonder en raison la politique démocratique en nos États. Il faut conformer les institutions du régime de démocratie républicaine pluraliste à leur rôle fonctionnel. La concordance des institutions de ce régime à leur fonction et à leur esprit respectifs est la condition de l’émancipation multiforme des peuples, dont la démocratie pluraliste porte la promesse.  Son objet ultime est de permettre à la diversité sociale de coexister dans la reconnaissance et le respect réciproque des différences, d’accorder les particularismes culturels  et l’unité de la loi dans l’Etat central moderne, de réconcilier les intérêts particuliers et l’intérêt général, d’articuler les polarités divergentes d’égalité  et de liberté, d’investissement et de redistribution pour promouvoir l'émancipation de la diversité sociale.

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L’incidence catastrophique de la pensée magique sur le processus de démocratisation en Afrique.

Dans un continent marqué par la contestation ritualiste du résultat des urnes bien souvent contre les évidences, il est nécessaire d’attirer l’attention sur cette dimension d’irrationalité qui grève le progrès de la démocratie dans nos pays. La prégnance de la pensée magique dans l’affrontement politique est l’une des sources majeures de l’instabilité politique en nos pays.

Les crises postélectorales, la contestation ritualiste du résultat des urnes par les partis d’opposition et par les partis au pouvoir lors des défaites, ne s’expliquent pas exclusivement par des trucages et des manipulations du vote. Lorsqu’elles sont avérées, ces manipulations résultent en amont de la pensée magique des auteurs. Souvent meurtrières, ces violentes contestations post-électorales viennent de ce que certains acteurs politiques, sous l’emprise d’une ambition dévorante, prennent des libertés avec les principes élémentaires de la raison et entrent en contradiction, autant avec l’esprit du régime de démocratie pluraliste qu’avec la majorité de la population. Consciente de ses intérêts et de ses besoins existentiels, cette dernière vote dans l’isoloir en écoutant son bon sens, déjouant les attentes des candidats, de leurs appareils, de leurs propagandistes et des sondages tuyautés avec lesquels ces derniers croyaient pouvoir influencer les électorats.

 Des  partis au pouvoir au bilan calamiteux sur tous les registres, s’étonnent d’avoir perdu la majorité du vote, récusent leur défaite électorale et entreprennent de conserver le pouvoir par la force en usant d’une violence armée et sécuritaire paroxystique. Des partis d’opposition sans programme politique et sans projet sociétal inclusif identifiable, qui ont de surcroit tenu un discours ethno-nationaliste d’exclusion, n’admettent pas leur bérézina électorale, contestent le résultat des urnes par la violence, s’engagent dans des guérillas judiciaires, appellent  leurs militants à la révolte et à la sédition politique.

Méconnaissant que la démocratie est le régime de la souveraineté du peuple qui choisit ses élus sur la base de considérations pragmatiques en évaluant  l’aptitude de ces derniers à servir ses intérêts et ses besoins existentiels, la pensée magique se représente la victoire démocratique comme un phénomène surnaturel qui échoit ex-nihilo à un élu des dieux ou de Dieu. Cette prégnance de la pensée magique se constate quotidiennement dans le discours à tonalité confessionnel d’un certain nombre d’acteurs politiques qui s’en remettent à leurs dieux et non pas au peuple.

Le refus ritualiste du résultat des urnes, dans nos pays, semble donc pouvoir bel et bien  s’expliquer par le décalage de ces acteurs politiques par rapport aux exigences de la raison, aux principes et aux logiques et aux réquisits du régime de la démocratie pluraliste.

Peut-on dans une démocratie pluraliste être élu sans disposer d'un programme politique et économique inclusif clairement formulé et appuyé sur une large base sociale clairement identifiable? Peut-on remporter la majorité des voix sans respecter ce réquisit primaire de la démocratie pluraliste même quand on engage une guerre de succession et une campagne électorale précoces et démagogiques soutenues par une propagande effrénée? Assurément non car la démocratie pluraliste est un régime du nombre et de la liberté du choix politique. La majorité démocratique n'est jamais un électorat captif.

Le problème en Afrique noire, dans nos démocraties pluralistes en construction, est qu'un certain nombre d'acteurs politiques animés par la pensée magique prétendent pouvoir être élu en prenant des libertés avec cette loi d'airain de la démocratie pluraliste.

Un parti politique est par essence électoralement minoritaire parce qu'il ne représente qu'une partie de la population dans la société globale. Il ne peut donc logiquement conquérir la majorité du vote qu'en tenant un discours politique inclusif et en disposant d'un programme intégrateur clairement formulé qui lui permet de ratisser large au delà de son électorat naturel.

Sous l'emprise de la pensée magique, un grand nombre d'acteurs politiques en nos États foulent du pied cette évidence rationnelle. Attribuant à la propagande médiatique, aux campagnes électorales tonitruantes et démagogiques une vertu surnaturelle du fait de cette pensée magique, ils engagent une guerre de succession précoce escomptant prendre l'avantage sur leurs concurrents. Dénués de base sociale et de programmes inclusifs identifiables, entourés par une cour de laudateurs constituée par leur cercle rapproché et leurs militants fanatisés auxquels se réduit leur électorat, instrumentalisant vainement les chefferies traditionnelles, croyant ainsi se construire à peu de frais une base sociale majoritaire, ils montent à l'assaut du pouvoir d’État sur la base d'une illusion.

Ayant pris des libertés avec la loi d'airain de la démocratie pluraliste, ignorant que les masses africaines désormais informées à de multiples sources sont devenues plus critiques, pragmatiques et quasiment imperméables aux propagandes , ces acteurs politiques perdent invariablement les élections qu'ils croyaient pouvoir remporter sur la base d'une illusion. Engoncés dans la certitude de leur légitimité a priori de nature surnaturelle ils se refusent à toute remise en cause critique et tout aggiornamento. Il s'ensuit d'interminables contestations inutiles et des troubles post-électoraux qui ne s'expliquent pas toujours par des manipulations électorales perpétrées par leurs adversaires.

Il est donc grand temps, au terme de ce quart du 21 ième siècle, que nos acteurs politiques et que nos candidats aux diverses élections dans nos démocraties pluralistes se convertissent aux réquisits primaires de la démocratie pluraliste et s'en réapproprient la culture. La démocratie en sera confortée en Afrique noire, la stabilité politique, le progrès économique subséquent, l'émancipation des peuples seront une réalité et non plus un mirage permanent dans la sous-région du continent.

Les raisons profondes de l’échec des plates-formes et des coalitions politiques dans les nouvelles démocraties africaines.

L’échec régulier, quasi métronomique, des tentatives de plates-formes et de coalitions politiques inter-partisanes dans les nouvelles démocraties pluralistes africaines ne s’explique pas exclusivement par la déficience de la culture démocratique du compromis en ces pays. Cet échec ne s’explique pas non plus par le fait que cette formule politique, courante dans les pays germaniques, soit méconnue dans la tradition politique des pays africains de l’ancien pré-carré des ex-colonisateurs français, britanniques, portugais et espagnols.

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Quel nationalisme dans les États postcoloniaux d’Afrique au sud du Sahara?

Considérons, en perspective,  le cas emblématique de la Côte d'Ivoire, pour analyser cette problématique générale. En ce pays qui se caractérise par sa diversité ethnique et confessionnelle, les thématiques du nationalisme, de la défense d’une identité culturelle et d’une souveraineté nationale menacée par une invasion étrangère et par les intérêts du capitalisme financier international, occupent la scène de l’affrontement politique depuis les années 1990.

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Grd-Bassam ou l’instrumentalisation politique de l’ethnicité à des fins de pouvoir en Côte d’Ivoire.

Il ne faut pas oublier ce principe: dans les États de l’Afrique postcoloniale, la revendication identitaire vient plutôt des dirigeants et des idéologues que de la masse de la population. Cette revendication artificielle sert les intérêts particuliers des acteurs politiques qui instrumentalisent l'ethnicité dans la lutte pour le pouvoir.

La revendication identitaire justifie toujours des politiques nationalistes qui méprisent les intérêts sociaux de la masse de la population au lieu de les défendre.

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La leçon mémorielle des fêtes tournantes de l’Indépendance nationale en Côte d’Ivoire.

Quelle était la signification réelle des fêtes tournantes de l’Indépendance nationale en Côte d'Ivoire? Comment peut-elle éclairer notre présent?

 Les fêtes tournantes de l’Indépendance, des années 1960 jusqu’à la fin des années 1970,  furent loin d’être un simple folklore en Côte d’Ivoire. Elles furent le symbole historique de la politique houphouëtienne de construction nationale au moyen de la modernisation économique. La politique de reconstruction des infrastructures et des équipements, entreprise en Côte d’Ivoire depuis 2011 par le RHDP, s’enracine dans cette mémoire vive du pays.

 Il est éclairant de souligner que cette mémoire  a inspiré le choix pragmatique opéré par le Président de la République Alassane Ouattara  pour résoudre le problème de la réconciliation nationale après la guerre civile. Cette guerre résulta de la rupture et de l’affrontement des appartenances ethniques à la suite de leur instrumentalisation dans le combat politique.

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Le pouvoir politique, instrument d’inclusion sociale et d’intégration nationale dans la gouvernance programmatique du RHDP en Côte d’Ivoire.

En Côte d’Ivoire, le gouvernement RHDP œuvre à transformer l'économie de marché en développement endogène au moyen de la démocratie, et à rebâtir la nation au moyen de la modernisation pour y parvenir. Sous la direction du Président de la république Alassane Ouattara, la gouvernance du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, que l’indice Mo Ibrahim vient récemment de consacrer, suit obstinément ce cap, dans le cadre d’un libéralisme tempéré progressiste et productif de centre-droit. Ce faisant, cette gouvernance s’inscrit dans la tradition libérale de la démocratie républicaine pluraliste qui définit le pouvoir politique comme un instrument d’inclusion sociale et d’intégration nationale du territoire.

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Quelle image Abdoudramane Sangaré laisse-t-il à la postérité en côte d’Ivoire?

Abdou Dramane Sangaré, le gardien du temple du FPI  s’en est allé pour l’au-delà après avoir vécu ici-bas dans  la cohérence avec ses maximes. Il les a délibérément érigées en lois de ses choix et de ses actions. Il a fait du  refus du compromis avec l’adversaire sa maxime suprême et s’y est tenu. D’un point de vue purement  formel, il faut lui reconnaître ce mérite de cohérence car l’affrontement politique est un affrontement de convictions et de principes, de programmes politiques et de choix sociétaux concurrents.

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Élections locales 2018: les deux raisons objectives de la défaite du PDCI en Côte d’Ivoire.

Pourquoi le PDCI a perdu les élections locales d'Octobre 2018 en Côte d'Ivoire?
Cette défaite qui est loin de résuter d'une manipulation électorale, s'explique par deux raisons objectives.
1: Le PDCI a divisé le peuple ivoirien  et opéré des soustractions dans son électorat naturel en tenant le discours du séparatisme ethnique et de la guerre.
2: Le PDCI a cru que les liens ethniques, les liens primordiaux tribaux et communautaires, surclassaient le désir instinctif de sécurité et de paix civile de l'homme ordinaire, son besoin de satisfaire ses besoins existentiels primordiaux dans un espace de convivialité qui rassemble au lieu de diviser et de fracturer.

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